L’Europe et son Green Deal
Fonds social pour le climat, efficacité énergétique, révisions des normes d’émissions de CO2 ou encore réduction des émissions du méthane… Après avoir dépassé son objectif de réduction de 20% de CO2 par rapport à 1990, l’Union Européenne lance le Pacte Vert pour l’Europe avec des ambitions beaucoup plus élevées que prévu. Durant la COP 26, c’est un projet de réduction de 55% pour 2030 qui a été présenté par l’Union européenne, sous la forme du Pacte Vert pour l’Europe. Cet ensemble de mesures visant la transition écologique compte notamment la loi européenne sur le climat qui traduit les engagements politiques de l’UE en obligation légale : l’action pour combattre l’urgence climatique continue. Dans cette gouvernance mondiale du climat, chacun est appelé à prendre ses responsabilités. Mais que contient véritablement le Pacte Vert pour l’Europe ?
Système d’échange de quotas d’émission de l’UE
Le nouvel objectif de l’Union Européenne porte sur une réduction globale des émissions de carbone de 61 % pour les secteurs concernés par le SEQE-UE, d’ici à 2030 par rapport à 2005. Mis en place lors des accords de Kyoto, l’arrivée de ces crédits-carbone dans les marchés les plus polluants permet d’avoir un outil de calcul et de mieux ajuster nos objectifs vers la neutralité énergétique. Afin d’y parvenir, l’Union Européenne souhaite désormais inclure dans ces marchés à crédits les émissions du transport maritime, ainsi que supprimer l’allocation des quotas d’émissions à titre gratuit pour le secteur de l’aviation. Elle souhaite également mettre en œuvre le régime mondial de compensation et de réduction carbone pour l’aviation internationale, toujours grâce à cet outil de comptabilité carbone. Enfin, l’Union Européenne a pour projet d’augmenter les fonds de modernisation et d’innovation afin de pouvoir atteindre les objectifs fixés.
Émissions et absorptions résultant de l’utilisation des terres, du changement d’affectation des terres et de la foresterie
310 millions de tonnes de CO2 absorbées, voici l’objectif de l’UE pour 2030, qui sera réparti entre les différents États membres. Elle se donne néanmoins jusqu’à 2035 pour se fixer un objectif de neutralité, dépassant les simples émissions de carbone pour inclure l’ensemble des émissions de gaz produit par le secteur de l’agriculture. En parallèle, la réglementation concernant l’ensemble des terres exploitables (forêt, agriculture) doit être simplifiée pour une meilleure surveillance.
Énergies renouvelables et efficacité énergétique
Débattu lors des présidentielles par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, la question énergétique est au cœur de la réflexion européenne pour le climat. Une nouvelle proposition de révision du “bouquet énergétique”, monte l’objectif de la part d’énergie renouvelable produite de 32 à 40% d’ici 2030. Il y a également un renforcement des objectifs par secteur, notamment les secteurs où l’évolution est la plus lente : les transports, le bâtiment et l’industrie. Les ministres de l’énergie de l’UE se sont félicités des progrès accomplis sur ces propositions, réalisés sur la base d’un rapport préparé par la présidence slovène. On souligne néanmoins des disparités entre les différents pays en matière d’énergie renouvelable. En parallèle, la problématique de l’efficacité énergétique est hautement discuté, avec une volonté de renforcer les audits dans tous les secteurs d’activités des entreprises et des particuliers avec des objectifs là encore augmentés de 32,5 % à 36 % pour la consommation finale d’énergie et à 39 % pour la consommation d’énergie primaire.