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La bataille carbone aujourd’hui

Quarante pourcents des actifs financiers mondiaux se tournent vers la neutralité carbone. En effet, 135 000 milliards de dollars ont été promis lors de la COP 26 pour limiter le réchauffement climatique, par près de 500 entreprises financières. «C’est une étape importante mais ce n’est pas suffisant. Nous devons accélérer l’action climatique pour maintenir en vie l’objectif de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré », a déclaré António Guterres, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies depuis 2017. Malgré une déception généralisée de la COP 26 de Glasgow en novembre dernier, plusieurs engagements forts ont été pris pour la neutralité carbone en 2050. Plus de quarante pays, dont la Pologne, le Viet-Nam et le Chili, ont renoncé au charbon, grand émetteur de CO2 ; et plus de cent promettent une réduction du méthane. La prochaine conférence se tiendra en Égypte cette année, en attendant la soumission des NDC de l’ensemble des pays signataires.

Mais alors, où en est-on exactement de l’objectif de neutralité carbone ?

Parmi les secteurs émetteurs de CO2, la production d’énergie arrivant bien en tête, les questions énergétiques sur le nucléaire ou l’hydrogène sont au cœur des débats. Le secteur des transports se retrouve sans surprise en seconde place : nous parlons beaucoup de productions locales, de l’impact des chaînes logistiques avec notamment le dernier kilomètre et d’un tourisme plus responsable. La troisième place des secteurs les plus polluants revient enfin à l’industrie. La circularité et l’indépendance aux énergies fossiles sont donc des enjeux clefs de notre transition. En 2018, les émissions de gaz à effet de serre en Europe s’élevaient à 3,8 Gt CO2éq, dont 80% de carbone et 10% de méthane. Depuis les années 1990, elles ont baissé de 22,5% ; de gros progrès sont encore à prévoir au vu des avancées produites et à prévoir concernant la consommation énergétique des pays européens. A l’échelle de la France, nous étions en 2019 à 419,9 Mt CO2 éq, avec une répartition plus forte sur le méthane (12,6%), contre 74,5% de CO2. Si la consommation énergétique arrive toujours en tête, les émissions dues à l’agriculture en France (16,8% des émissions totales) sont plus élevées que la moyenne européenne.

Et l’Union Européenne ?

Si la Chine et les États-Unis représentent les plus gros émetteurs de CO2 par leur taille (la Chine bien en tête), l’Union Européenne arrive en troisième position suivie de près par l’Inde. Si l’effort doit être collaboratif et global, ces pays en tête de palmarès ont positivement surpris leurs partenaires mondiaux en affichant un engagement de neutralité d’ici 2060 pour la Chine, 2050 pour les États-Unis sous la parole de Joe Biden, et d’ici 2070 pour l’Inde. Où se positionne la France auprès de ces engagements ? Si la Suède, le Maroc et la Lituanie arrivent en tête du classement de la CCPI avec un score au-dessus des 70 points (76,28 pour la Suède), la France arrive après l’Union européenne avec un score de 59,30, soit à la 21e place. Nos objectifs de réduire de 40% nos émissions d’ici 2030 et jusqu’à 75% de nos émissions d’ici 2050 demandera plus d’effort de la part de nos gouvernements qu’ils n’en ont fait jusqu’à présent. Les quatre grands secteurs émetteurs de carbone – le transport, l’agriculture, le bâtiment et l’industrie – ont tous manqué à leurs budgets carbone. Malgré ce résultat plus bas que nous l’aurions espéré, de nombreux biais sont possibles pour relever le défi climatique.